La SPRF a 20 ans.
20 ans c’est beaucoup et c’est très peu. C’est le sentiment d’être jeune et désormais adulte. A 20 ans, fort de sa propre histoire, on a le sentiment que la vie s’offre à nous. A 20 ans on a déjà une histoire.
Sans nostalgie aucune il nous faut mesurer le chemin parcouru. Il nous faut reconnaître qu’il fallait beaucoup de courage et beaucoup de ténacité pour fonder une troisième société française (après la SPP et l’APF) se référant à l’Association Psychanalytique Internationale (API). Pour cela nous devons rendre hommage aux 17 fondateurs qui ont osé s’affirmer, inventer, créer une nouvelle société dans laquelle, malgré les doutes, ils ont cru, persévéré et réussi.
Aujourd’hui, la SPRF existe et poursuit son chemin. Elle est reconnue. Elle forme des analystes. Et, plus que jamais, nous croyons à l’importance des sociétés de psychanalyse qui ont la charge de former des analystes.
La SPRF, Société Psychanalytique de Recherche et de Formation a voulu insister sur deux aspects. La recherche, car un analyste est toujours en recherche sauf à sombrer dans un dogmatisme théorique et stérilisant. La formation, car elle est essentielle pour la transmission de la pratique analytique et qu’elle ne peut être improvisée, qu’elle est un processus long et difficile qui doit être encadré. Mais un processus ô combien riche et stimulant.
Les sociétés d’analystes « font société » car elles mettent en commun une pratique, une éthique, une réflexion théorique. Parce qu’elles défendent une pratique clinique rigoureuse dans un contexte où le « bien-être » se mélange à la santé mentale, où l’inflation diagnostique banalise la notion même de souffrance psychique. Un contexte où règne une grande confusion qui permet d’ignorer ce qu’est véritablement un soin. Un contexte où le « psy » est un objet non identifié, non référencé, anonyme et interchangeable.
Dans une société de l’immédiateté et de la superficialité où domine la pensée opératoire, nous avons besoin, plus que jamais, de la psychanalyse. Pour accepter le temps long et prendre le temps de penser. Pour penser notre histoire, nos traumatismes. Les visibles et les invisibles. Penser notre complexité. Et, pour cela, il faut des professionnels formés. Il faut des sociétés de psychanalystes et pas des psychanalystes de société.
La SPRF est fière d’apporter sa pierre à cet édifice fondé par Freud en 1910 (création de l’API). Édifice qui est une nécessité et un rempart plus que jamais indispensable contre la barbarie, la destructivité et le refus de penser la complexité.
Le 11 octobre nous fêterons nos 20 ans pour rappeler qu’il faut croire dans les valeurs de la psychanalyse et toujours se battre contre l’obscurantisme.
Bon anniversaire !