Programme de l’IPSO lors de la 37ème Conférence annuelle de la FEP
IPSO Study Day avec Jonathan Sklar, Paris, 14-16 juin 2024
Nous sommes heureux de vous annoncer l’IPSO Study Day « Anxieties in the Analytic Encounter » organisé par un groupe d’analystes en formation de la SPRF et de la SPP les 14-15-16 juin 2024. Il s’adresse aux AEF membres de l’IPSO, venant des Instituts de Formation de toutes les sociétés l’IPA.
Ces journées seront animées par Jonathan SKLAR, psychanalyste formateur anglais de la British Psychoanalytical Society. Il accompagnera notre réflexion analytique centrée sur l’écoute de l’angoisse des patients et des analystes en formation en séance et particulièrement sur l’étude du lien entre l’angoisse suscitée par l’évolution du monde environnant exprimée en séance et l’angoisse infantile réactualisée chez les deux partenaires de la dyade analytique. Nous nous réjouissons de vous retrouver pour ces trois jours de travaux cliniques approfondis, dans un climat confortable au sein de la Cité Universitaire à Paris qui nous accueillera dans son contexte historique. Une soirée dansante et une visite culturelle seront également au programme, perpétuant la tradition festive et conviviale de l’IPSO.
Les échanges se feront en anglais, avec des traductions françaises pour les présentations, afin de faciliter le venue de nombreux participants français.
Le Comité d’organisation, Muriel Gayet, Catherine Gérard, Monica Fraenkel d’Alançon, Mirella de Piciotto, Antoinette Murzeau, Boris Wiseman
Anxieties in the Analytic Encounter
Version française de l’argument
La rencontre analytique est le théâtre d’angoisses, ressenties par le patient et par l’analyste, autour de sentiments animés par l’amour, la haine et la peur de se confronter à la réalité intime.
Dans Inhibition, symptôme et angoisse 1, Sigmund Freud définit l’angoisse comme un affect éprouvé par le moi face à un danger, ce qui, en dernière analyse, peut signifier la peur de la séparation et de la perte d’objet.
Les angoisses liées à l’infantile se rejouent dans le transfert et le contre-transfert. Mais elles trouvent aussi de nouvelles déclinaisons dans un monde extérieur en ébullition : pandémie, changement climatique, guerre en Europe, déstabilisation des démocraties, intelligence artificielle… Ainsi, lorsque l’histoire collective fait irruption dans nos histoires individuelles, les angoisses liées à une période de “Dark Times“2, comme le souligne Jonathan Sklar, ont également besoin d’être entendues par l’analyste du point de vue de l’inconscient. Il peut s’agir, entre autres, de fantômes non représentés ainsi que d’états de vide qui préoccupent patients et analystes, reliés à des traumatismes transgénérationnels.
Etre à l’écoute de l’inconscient de l’analysant tout en étant attentif aux manifestations du nôtre, c’est la base de notre travail de psychanalyste. Mais bien au-delà de la formation d’analyste, il faut du temps pour apprendre et acquérir de l’expérience. Alors comment écouter nos patients quand nous sommes nous-mêmes angoissés par l’actualité et les perspectives d’avenir ?
Le psyché-soma de l’analyste ne peut pas cacher l’anxiété lorsqu’elle se manifeste. La complexité de la rencontre analytique peut ainsi nous conduire, en tant qu’analystes, à l’ambivalence, au retrait, à vouloir réduire l’incertitude et fuir l’intensité des éprouvés. Cela peut-il entraver notre capacité à oser proposer l’analyse à nos patients, à travailler sur leurs résistances ou à maintenir un cadre analytique ? L’authenticité est ici essentielle. C’est la capacité à “y aller” et à être avec le patient qui lui offre les meilleures chances de tirer profit de notre aide. Pour que le patient ne perde pas, à nouveau, espoir, nous devons nous appuyer sur les capacités créatives, trouvées et développées dans notre propre analyse, pour être porteurs d’un espoir qui va soutenir l’effort du patient.
L’analyste se doit donc d’être courageux : oser regarder derrière la porte, affronter les monstres
refoulés 3, et identifier les angoisses infantiles qui rendent douloureuses les relations avec les objets internes, externes et le monde réel. Les patients ne sont pas les seuls à avoir peur… Nous aussi ! Quel défi d’être et de rester un analyste brave enough au fil du temps, au plus près de nos patients !
Jonathan Sklar partagera généreusement son expérience et ses réflexions, avec des discussions ouvertes et inspirantes, qui tourneront autour des présentations cliniques que vous souhaiterez partager avec le groupe. Il présentera notamment une approche, qui consiste à écouter profondément les métaphores du langage pour relier les angoisses d’aujourd’hui à celles du passé.
Nous aimerions créer avec vous une façon profonde et unique de travailler ensemble : des conversations, des associations libres et un moment privilégié où nous pouvons partager nos expériences et nos questions intimes en tant qu’analystes.
Nous espérons vous voir et nous réjouissons de vous rencontrer bientôt à Paris !
1 Freud, Sigmund. (1926d [1925]). Hemmung, Symptom und Angst, Leipzig-Vienna-Zurich, Internat. Psychoanal. Verlag; G.W., 14:111-205; Inhibitions, symptoms, and anxiety. SE, 20: 77- 172.
2 Sklar, Jonathan. (2019), Dark Times, Psychoanalytic Perspectives on Politics, History and Mourning. Phoenix.
3 The Sleep of Reason Produces Monsters. Goya Los Caprichos number 43, 1799
Pour plus d’informations : https://ipsoparis2024.com
Programme : https://ipsoparis2024.com/program/
Contact@ipsoparis2024.com
Psyné-Club – Programme 2023-2024
Psyné-Club de la SPP
Saison 2023/2024
À destination des Analystes en Formation et Membres des Sociétés de Psychanalyse affiliées à l’IPA
- 15 septembre : Marianne Persine, Entretien avec Josiane Chambrier-Slama (2023)
- 20 octobre : Annette Fréjaville, La Récréation, de Claire Simon (1998)
- 17 novembre : Pierre Lévy-Soussan, Itinéraire d’un enfant placé, de Rios Palma (2017)
- 15 décembre : Jacques Angelergues, Une femme est une femme, de Godard (1961)
- 19 janvier : Bernard Touati, Mulholland Drive, de David Lynch (2001)
- 2 février : Claude Janin, Péché mortel, de John M. Stahl (1947)
- 15 mars : Amélie de Cazanove, De guerre lasses, de Laurent Bécue-Renard (2003)
- 26 avril : Nathalie Zilkha, L’éventail de Lady Windermere, de Lubitsch (1925)
- 17 mai : Bernard Bensidoun, Zelig, de Woody Allen (1983)
- 21 juin : Ellen Sparer, Hit and Miss, de Claude Abbott (2012)
Ouverture des séances à 20h15, début de projection à 20h 30
SPP 21 rue Daviel 75013 Paris